Budget d’entreprise : les erreurs courantes à éviter

Le budget d’entreprise représente LE référentiel annuel indispensable pour tous dirigeants et ses équipes. Sa réalisation relève d’un processus structurant permettant de prendre du recul, revoir les agendas et apporter rapidement des actions correctives. Largement utilisé pour fixer des objectifs individuels ou collectifs, cet outil est le meilleur allié des entrepreneurs pour le pilotage de la performance. Après avoir vu ensemble les grandes étapes pour construire son budget regardons à présent de plus près les pièges à éviter dans son élaboration.

Budget d’entreprise : à quoi sert-il ? 

Intégré dans les différents tableaux de bord, reportings et prévisions financières, le budget permet à l’entreprise de comparer tout au long de l’année sa performance réelle par rapport aux objectifs qu’elle s’était fixée. Formalisé dans un tableau financier (pouvant être réalisé par un RAF, contrôleur financier ou Directeur financier à temps partagé par exemple), ce document centralise les prévisions des dépenses et des recettes de l’entreprise. A travers l’analyse des écarts réel vs budget, réalisée le plus souvent sur un rythme mensuel, l’entreprise peut ainsi identifier rapidement les actions correctives à mettre en œuvre pour revenir sur la trajectoire souhaitée.

💡 Bon à savoir :

Dans un environnement industriel, le budget est également utilisé pour l’élaboration de ses coûts standards qui permettront de calculer une marge standard vers laquelle l’entreprise doit tendre.

Erreur n°1 – Un excès ou sous-estimation 

Première erreur courante dans la construction budgétaire : surestimer les chiffres de ventes. Bien qu’il soit facile de voir ce budget à la hausse, une estimation trop ambitieuse peut générer deux inconvénients à terme pour l’entreprise, à savoir :

◉ Une hausse des dépenses commerciales calculées au prorata du chiffre d’affaires visé… sans avoir l’assurance d’y parvenir.
◉ Une démotivation des équipes commerciales si les objectifs semblent “hors d’atteinte”.

A l’inverse, établir un budget de ventes trop prudent, c’est prendre le risque de faire rouler l’entreprise en sous-régime. De même, au-delà de la partie commerciale, l’utilisation de provisions de précaution pour faire face aux aléas est quelquefois utilisée de manière excessive.

💡 Piste  

Pour pallier cette problématique, l’une des solutions consiste à fixer des objectifs commerciaux distincts et supérieurs au budget !

En résumé, Il est sage d’être prudent mais il vaut mieux éviter de dénaturer la vision économique de l’entreprise en masquant d’éventuels coûts de non-qualité !

Erreur n°2 – La mécanisation de son budget d’entreprise

La réalisation d’un budget ne s’apparente pas à un exercice mécanique et automatique basé sur la projection de l’existant. En effet, vouloir simplifier à outrance et transformer la réflexion budgétaire en un exercice « en chambre » sur une feuille Excel pour gagner du temps, aura de nombreuses conséquences à terme. En procédant ainsi, l’entreprise fait indéniablement une croix sur toute la phase critique de réflexion stratégique et d’optimisation opérationnelle, pourtant précieuse pour elle.

A contrario, utiliser cette phase de réflexion pour tester des hypothèses ambitieuses, créatives voire radicales en amont du processus, aura une vraie valeur qui ira bien au-delà du simple exercice « financier ».

Erreur n°3 – La déconnexion de la réalité

Pour illustrer cette troisième erreur, le déséquilibre dans la mensualisation du budget s’avère un excellent exemple.

Dans le cas du budget des ventes, positionner le plus tard possible (autrement dit en fin d’exercice) les objectifs les plus ambitieux de croissance peut nuire à la réalisation budgétaire globale. En général, ces objectifs sont sous-tendus par des moyens et donc des initiatives concrètes pour les atteindre. En repoussant le plus tard possible le challenge, il y a un vrai risque de transformer progressivement un budget en un objectif inatteignable.

Erreur n°4 – le perfectionnisme

« Le mieux est l’ennemi du bien ». Comme l’illustre parfaitement cette célèbre expression, il est nécessaire de ne pas consacrer trop de temps sur votre Budget d’entreprise et notamment sur :

◉ La production de chiffres

◉ La réalisation de multiples scenarii

◉ La révision continuelle des hypothèses de construction du budget.

Une nouvelle fois, si la phase de réflexion en amont de la phase de construction chiffrée est travaillée de manière sérieuse, les hypothèses structurantes découleront naturellement et le travail qui s’en suivra sera plus aisé et beaucoup plus fluide.

Réussir son budget d’entreprise : les éléments à anticiper

Pour éviter les erreurs courantes de la construction budgétaire, rien ne vaut l’anticipation de ses faiblesses ! En effet, certains travaux budgétaires sont fréquemment négligés ou bâclés en fin de processus alors qu’ils sont des maillons tout aussi importants que les autres et nécessaires à la bonne pertinence globale du budget. Pour vous guider dans la réalisation de votre budget, voici plusieurs éléments à anticiper.

> Le budget des investissements

Il s’agit de l’ensemble des dépenses d’immobilisations qui concernent les outils de production, les bâtiments, les systèmes d’information, les installations voire les acquisitions.

La concentration des efforts sur le compte d’exploitation fait souvent remettre au second plan les réflexions sur ce thème, alors même que les investissements (capex) ont des conséquences évidentes sur le résultat annuel, à travers les retours qu’ils vont générer ou la prise en compte des charges d’amortissement correspondantes.

> Le besoin en fonds de roulement (BFR)

Crédit clients, rotation des stocks, politique en matière de crédit fournisseurs… ces points ne se traduisent pas toujours par des objectifs suffisamment précis. Et pourtant, ils constituent un élément majeur du plan de financement !

> Le plan de financement

Ce plan est le résultat du travail d’élaboration des flux de trésorerie. Il intègre les éléments d’exploitation comme les variations du BFR mais aussi les mouvements de trésorerie liés aux investissements et aux capitaux permanents (emprunts, dividendes, …).

Cette projection des flux de trésorerie conditionnera le niveau du financement à calibrer, qui se répercutera à son tour sur les frais financiers et donc le résultat projeté de l’entreprise. Ce Tableau des Flux de Trésorerie (TFT) est aussi un document indispensable pour solliciter d’éventuels nouveaux financements auprès des partenaires bancaires.

Pour éviter toute erreur critique dans la réalisation de votre budget et faire face à des problèmes de trésorerie à terme, la clé du succès demeure dans un bon accompagnement. Au vu de la ponctualité de l’exercice, opter pour un expert à temps partagé s’avère une excellente option ! Alors, qu’attendez-vous pour sauter le pas ?