Lecture: 5min – Le 15 février 2024
Inflation, hausse des tarifs de l’énergie, des matières premières, pandémie… une chose est sûre : les différentes crises économiques que nous traversons mettent à rude épreuve les entreprises françaises. Dans ces périodes de grande instabilité, les dirigeants ont dû (et doivent encore) apprendre à s’adapter pour maintenir le cap. Mais pour certaines entreprises, ces tempêtes peuvent être plus compliquées à traverser et les conduire parfois à de lourdes difficultés financières. Avant la chute, qui peut s’avérer fatale, une option est encore possible : celle de déployer son parachute grâce aux techniques du restructuring ! De quoi s’agit-il ? Quels sont les principaux enjeux à prendre en compte ? Comment le mettre en place ? Examinons cela de plus près aujourd’hui.
Le restructuring, connu également sous les noms de « restructuration » ou encore de « plan de retournement », désigne un ensemble de pratiques visant à réorganiser les structures financières, opérationnelles ou stratégiques d’une entreprise qui rencontre des difficultés financières significatives. Il est généralement mis en œuvre lorsque l’entreprise est confrontée à des problèmes de liquidité, de rentabilité ou d’endettement.
💡 Bon à savoir :
Faire appel au restructuring ne signifie pas pour autant que l’entreprise est vouée à déposer le bilan ! Bien au contraire, ce processus vise justement à éviter ce type de situation. C’est d’ailleurs pourquoi il est essentiel d’anticiper les potentielles difficultés et de mettre en place des solutions le plus rapidement possible !
Plusieurs facteurs peuvent inciter les entreprises en difficulté à entreprendre une démarche de restructuring, à savoir :
◉ Des facteurs externes
> Conjoncturels (crise économique, sanitaire…etc )
> Évolution du marché (arrivée d’un concurrent « aggressif », manque de compétitivité, baisse de la demande…etc)
◉ Des facteurs internes à l’entreprise
Mauvaise gestion, erreurs de management, tensions entre associés, absentéisme (turn over, arrêt maladie…), manque de productivité, manque d’investissement, conséquences d’une fusion/ acquisition… etc
Le dirigeant, connaissant parfaitement son entreprise et son fonctionnement, peut parfois pressentir que la situation se dégrade. Ce constat de ralentissement anormal doit justement pousser à investiguer !
En général, les premiers signes sont souvent l’apparition de difficultés pour régler ses fournisseurs en temps et en heure, ou encore ses charges sociales. Des coûts de production qui augmentent combinés à des prix de vente inchangés représentent également un exemple flagrant !
Et ce constat est d’autant plus alarmant si la chute est brutale ! Pour évaluer l’ampleur de la difficulté, et dans le cas où l’entreprise dispose d’un historique, il sera intéressant de se référer aux chiffres des années précédentes. Comparer les données sur une même période donnée permettra de constater l’écart et d’analyser plus en détail la situation dans laquelle l’entreprise se trouve.
Perte de rentabilité, baisse de la trésorerie, pertes récurrentes, problème pour financer le BFR… ces différentes situations doivent également alerter le dirigeant et le conduire à mettre en place un plan d’actions pour éviter d’aggraver les difficultés de l’entreprise.
💡 Le BFR, c’est quoi ?
Le Besoin en Fonds de Roulement (BFR) représente le montant des ressources financières dont une entreprise a besoin pour soutenir ses activités courantes (achat de matières premières, salaires … etc) en attendant de percevoir les paiements de ses clients. En d’autres termes, le BFR est l’indicateur de l’autonomie financière d’une entreprise sur le court terme !
« Cash is king ». Pour sortir de la crise, l’entreprise devra préserver avant tout sa trésorerie et mener des analyses sur ses performances financières. L’objectif de la manœuvre ? Trouver des solutions adéquates à sa situation et agir au plus vite ! Et pour cela, plusieurs leviers peuvent être à activer, à savoir :
◉ Améliorer le pilotage
La première étape consiste à analyser la situation, à investiguer pour identifier où se situent les problèmes, puis à réorganiser efficacement les outils de l’entreprise. Cette remise à plat passe notamment par la création ou refonte des tableaux de bord incluant des indicateurs de pilotage financiers. Un point essentiel pour analyser la rentabilité de l’exploitation et gérer au cordeau la trésorerie !
◉ Trouver des financements
La réactivité est un élément crucial pour la réussite d’un plan d’action de sortie de crise ! Lorsque l’entreprise commence à rencontrer des difficultés de trésorerie, sa priorité sera avant tout de chercher des solutions pour financer son exploitation.
En règle générale, les premières solutions mises en place concernent souvent le financement du BFR : la cession de créances, le gage sur les stocks, ou la négociation des échéances fournisseurs sont, par exemple, des pistes à explorer. Il est également possible de solliciter les partenaires bancaires pour examiner des solutions concernant les encours ou encore trouver de nouveaux financements de haut de bilan qui permettront à la société de reconstituer sa trésorerie.
◉ Faire appel à certains dispositifs
L’État dispose de structures spécialisées pour accompagner les entreprises en difficulté, telles que les CODEFI. Ces organismes, présents sur tout le territoire, ont une vue à 360° sur l’environnement de l’entreprise et peuvent l’orienter vers les solutions les plus pertinentes compte tenu de sa situation.
💡 Bon à savoir
Le trésor public et les organismes sociaux peuvent aussi être sollicités pour soulager la trésorerie de l’entreprise : la société peut notamment déposer un dossier auprès de la CCSF (comité des chefs de services financiers). A noter également qu’il existe des prêts bonifiés ou des subventions s’adressant aux entreprises en difficulté.
Dès lors qu’une entreprise rencontre des difficultés, elle peut avoir besoin de réduire ses équipes, et dans les cas les plus extrêmes, avoir recours à un Plan de sauvegarde de l’emploi. Heureusement des solutions moins radicales existent ! Celles-ci permettent d’activer rapidement des mesures préventives et de bénéficier de prises en charges et d’aides ponctuelle, notamment sur le volet de l’accompagnement des salariés (Transitions Collectives etc.)
💡Plan de Sauvegarde de l’Emploi : qu’est-ce que c’est ?
Le PSE est un ensemble de mesures destinées à éviter les licenciements économiques ou en limiter le nombre. Le PSE doit prévoir des mesures de reclassement en France pour les salariés dont le licenciement est envisagé.
Quelles que soient les actions mises en place dans le cadre du projet de restructuration, l’entreprise devra faire face à des besoins administratifs bien plus importants et se montrer très réactive. Son principal challenge sera non seulement de monter les dossiers administratifs spécifiques à chaque situation, mais aussi de respecter certains délais légaux.
💡 Exemple 1 : le cas du plan de sauvegarde
La procédure de sauvegarde intervient avant la constatation de la cessation des paiements. Elle a pour but de favoriser la réorganisation de l’entreprise en difficulté afin de permettre : la poursuite de son activité économique, le maintien des emplois, et l’apurement de son passif. Elle aboutit, en principe, à l’élaboration d’un plan de sauvegarde de l’entreprise. Dans le cadre de cette procédure, l’entreprise devra en très peu de temps collecter et fournir aux acteurs concernés de nombreuses pièces.
💡 Exemple 2 : la revue du passif déclaré par les créanciers
En procédure judiciaire, l’entreprise va déclarer les dettes antérieures à la procédure qu’elle a enregistré en comptabilité. Les créanciers vont également déclarer leurs créances auprès du mandataire judiciaire. Cette étape de vérification des créances déclarées est une étape importante et peut s’avérer complexe. De plus, elle doit être effectuée dans un délai restreint de 30 jours.
Affronter les défis au sein de son entreprise représente une tâche ardue pour les dirigeants. Être seul aux commandes dans la tempête peut altérer considérablement leur moral, alors que c’est justement là où il faut tenir la barre ! De plus, le manque de recul sur les problèmes rencontrés par l’entreprise s’ajoute à cette pression.
Dès lors que l’entreprise traverse des épreuves compliquées, il apparait essentiel d’être bien accompagné pour trouver des solutions de sortie de crise qui lui permettront de rebondir. Grâce à son format flexible, le format du temps partagé se présente comme une excellente solution pour garder le contrôle sur ses coûts tout en faisant appel à des experts de haut niveau.
Plusieurs experts peuvent être sollicités dans ce projet :
◉ Un(e) DAF à temps partagé chargé(e) d’analyser la situation financière de l’entreprise et de proposer des actions adaptées pour surmonter la crise (réorganisation, recherche de financements, mise en place d’outils de pilotage) ou des mesures pour préserver la trésorerie. Externaliser sa Direction financière pour bénéficier d’un avis externe ou renforcer son équipe interne pendant cette période, peut s’avérer une bonne option pour profiter d’une multitude de compétences techniques.
◉ Un(e) DRH à temps partagé responsable de la stratégie de restructuration humaine de l’entreprise et de la communication avec les équipes. Expert(e) en ressources humaines, cette personne sera la mieux placée pour mettre en œuvre rapidement les décisions prises dans le cadre de ce projet, telles que les plans de sauvegarde de l’emploi ou la réorganisation des équipes.
◉ Un(e) Office Manager à temps partagé Bien au-delà du simple « assistant », le rôle de l’office manager est bien plus vaste. Cet expert pourra prendre en main différents projets nécessaires à la bonne marche de l’entreprise dans ce contexte de crise (exemple : démarches administratives, aide pour monter les dossiers, structuration des process et des outils…etc ) Dans certaines organisations, il peut également être en charge de missions opérationnelles en lien avec la finance de l’entreprise (exemple : relation & négociation avec les fournisseurs pour étaler les paiements, mise en place de tableaux de suivi de trésorerie, relance client pour les recouvrements…etc)
Le saviez-vous ? Acting propose des DAF, DRH et Office Manager à temps partagé avec une réelle expérience du redressement pouvant intervenir ponctuellement et de manière totalement organisée. En plus d’élaborer la stratégie à mettre en place, nos experts proposent une approche 100% opérationnelle et sauront déployer chaque action dans le projet de restructuration. Grâce à la mutualisation des réseaux et des compétences de chacun, ils seront en mesure d’apporter les solutions adéquates au bon moment pour redresser la barre et pérenniser l’activité. Ces actions permettront non seulement de surmonter ce cap difficile mais également d’apporter de la structuration dans la durée ! Contactez-nous.
Cet article vous est proposé par notre DAF à temps partagé
Stéphanie WEISS-AIOUN
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